Subvention de 700 000 $ pour la recherche sur les maladies du cerveau et de la rétine

6 octobre 2015

La rétine de l'œil est composée de six couches de cellules, dont les cellules gliales de Müller (en vert) et les cellules du noyau de la rétine (en bleu). Crédit : Jessica Agostinone, CRCHUM.

La rétine de l’œil est composée de six couches de cellules, dont les cellules gliales de Müller (en vert) et les cellules du noyau de la rétine (en bleu). Crédit : Jessica Agostinone, CRCHUM.

L’équipe d’Adriana Di Polo, professeure au Département de neurosciences de l’UdeM et chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), obtient une subvention de 700 000 $ pour accélérer la découverte de médicaments pour les maladies du cerveau et de la rétine.

Le CQDM, la Fondation Brain Canada et l’Institut ontarien du cerveau ont annoncé cet investissement à l’occasion du congrès annuel de l’Association canadienne des neurosciences, qui prend fin aujourd’hui à Vancouver. Six équipes de recherche canadiennes se partagent ainsi un investissement global de 10 M $, grâce à l’initiative stratégique «Focus sur les neurosciences».

Adriana Di Polo participe à deux des six projets financés. Les deux subventions obtenues avec l’University of British Columbia et l’Université McGill s’élèvent à 3 M $.

Adriana Di Polo

Adriana Di Polo

L’ADN au service des maladies oculaires

Rendre la vue aux aveugles. Ce sera un jour possible grâce à la thérapie génique. Ce traitement consiste à livrer un gène spécifique à une cellule endommagée. Aucune thérapie génique n’a encore été approuvée au Canada ou aux États-Unis. L’équipe dirigée par Elizabeth Simpson, de l’University of British Columbia, avec Adriana Di Polo, trois autres chercheurs et une entreprise canadienne, veulent mettre au point des thérapies géniques efficaces et sécuritaires pour plusieurs maladies oculaires. Les chercheurs vont développer et tester 30 nouveaux promoteurs qui contrôlent des gènes spécifiques de l’œil.

«Habituellement, les promoteurs sont de grandes séquences d’ADN. Pour la thérapie génique, on doit couper et sélectionner la plus petite séquence possible d’ADN pour qu’elle puisse entrer dans le virus qui sert de moyen de transport jusqu’à la cellule à réparer», explique Adriana Di Polo. L’industrie s’intéresse déjà à ces mini-promoteurs qui seront testés au CRCHUM et qui serviront à traiter avec précision des défauts de la rétine.

Le glutamate, un neurotransmetteur clé pour le cerveau

Le glutamate est un neurotransmetteur très important pour le cerveau. Des études ont montré qu’une surproduction de glutamate pourrait être en cause dans l’Alzheimer, l’accident vasculaire cérébral ou le glaucome. Mais il existe peu de moyens d’étudier ce messager essentiel à la communication des neurones. Le projet de recherche piloté par Don van Meyel, de l’Institut de recherche du Centre de santé de l’Université McGill, avec Adriana Di Polo et deux autres chercheurs, vise à adapter une technologie révolutionnaire appelée Cyto-iGluSnFR, pour détecter et mesurer le taux de glutamate qui pénètre dans les cellules.

Les niveaux de glutamate dans le cerveau sont régulés avec précision par les cellules gliales, qui entourent les neurones. «Nous allons créer des biosenseurs capables de détecter si les cellules gliales font bien leur travail d’évacuer l’excès de glutamate. Ils pourront ensuite être utilisés pour tester des milliers de médicaments», fait valoir Adriana Di Polo.

Les troubles du cerveau touchent un Canadien sur trois. L’initiative stratégique «Focus sur les neurosciences» vise à encourager le transfert des connaissances scientifiques vers l’industrie pharmaceutique, pour accélérer la découverte de nouveaux médicaments et ainsi améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles.

Source : Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).